Dechen Roder est l'une des premières réalisatrice du Royaume du Bhoutan. Elle a réalisé des court-métrages et des documentaires depuis 2005. "Dakini" est son premier long-métrage.
Le film nous plonge dans une enquête fascinante à la recherche d'une nonne bouddhiste à travers les splendides paysages et les monastères du Bhoutan.
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Le mot de la réalisatrice
La “dakini" est un personnage difficile à dépeindre, aussi bien à l'oral qu'à l'écrit. Le terme fait généralement référence à des femmes bouddhistes éveillées, de pouvoir et de sagesse. Mais il peut définir bien plus. Les dakinis peuvent être des humaines, des déités ou encore des divinités, selon leur histoire et la façon dont on l'interprète. On nous dit même que les dakinis peuvent être en chacun de nous.
Ayant grandie au Bhoutan, j'ai eu la chance d'entendre de nombreuses histoires de dakinis racontées par ma mère. La plupart du temps, dans le Bhoutan moderne, les histoires sur les dakinis ne se propagent plus vraiment, laissant ironiquement leur place au gène masculin dans les histoires de notre passé.
Lorsque j'ai pu rencontrer une femme qui avait ce pouvoir de dakini, j'ai compris que ces histoires étaient bien plus que des fresques sur les murs des temples ou des textes dans les vieux écrits. Ce sont des faits réels de la force féminine, de leurs bravoure, compassion et de leurs sagesse.
Le devoir de mémoire et d'acceptation des dakinis devient de plus en plus important. En tant que bouthanaise, en tant que femme et en tant qu'humaine. Et pour Kinley accepter les dakinis est peut-être le seul moyen de commencer à comprendre son enquête.
Au Bhoutan, la littérature et les médias nous ont habitués à un regard masculin, et cela m'a incitée à choisir un homme comme protagoniste de cette compréhension et découverte. Je n'ai jamais été éveillée et je n'ai jamais aspiré à le devenir. Je serais incapable de raconter l'histoire de l'illumination, mais peut-être celle de sa rencontre.